Article d'opinion du 28/12/2024

Du chaos à des soins de santé mentale fiables : les psychothérapeutes plaident pour la reconnaissance et la qualité

Article d'opinion du 28/12/2024

Le récent article « Ils m'ont promis que je pourrais avoir un enfant » : Les psychologues tirent la sonnette d'alarme face à la prolifération des coachs, publié par la VRT NWS, soulève une fois de plus la question de la prolifération des coachs et des thérapeutes. La Fédération belge des psychothérapeutes (FBPT) partage les préoccupations relatives à la qualité des soins et souhaite enrichir la discussion d'un appel urgent : il est grand temps de protéger légalement le titre de psychothérapeute et d'introduire un cadre de qualité solide.

La croissance sauvage, symptôme d'un problème plus profond

Comme le souligne à juste titre l'article de la VRT, les demandeurs d'aide sont aujourd'hui confrontés à un paysage encombré. Ce chaos provient en grande partie de la législation existante, qui ne reconnaît pas le titre de psychothérapeute. Il est donc difficile, voire impossible, pour les demandeurs d'aide de faire la distinction entre les prestataires de soins de santé qualifiés et ceux qui ne le sont pas.

Il est donc grand temps de réfléchir à des solutions pour que les citoyens en quête d'aide puissent séparer le bon grain de l'ivraie. La Fédération belge des psychothérapeutes (FBPT) met en garde depuis longtemps contre le fait que la législation n'évolue pas au rythme de la croissance rapide des besoins en matière de soins de santé mentale. L'urgence d'un cadre cohérent et solide pour ces soins est plus grande que jamais.

Le bien-être mental des Belges est préoccupant. Un Belge sur trois est aux prises avec des problèmes mentaux, et chez les jeunes, le nombre de tentatives et de pensées suicidaires reste inquiétant. La demande de soins mentaux est plus forte que jamais, les listes d'attente s'allongent et les demandes de soins deviennent plus complexes en raison de facteurs sociaux tels que la migration, le sexe et la pauvreté.

Il est donc urgent de multiplier les interventions dans le domaine des soins de santé mentale, sans compromettre la qualité, bien entendu. Et il y a plus de mains. Car l'offre devient également plus complexe, plus vaste et plus accessible. Les psychologues et les psychiatres ne sont plus seuls. Ils reçoivent l'aide de psychothérapeutes, de sexologues, de conseillers, ... : davantage de prestataires de soins prêts à aider les gens et disposant de l'expertise nécessaire pour le faire en fonction du patient. La solution semble donc à portée de main.

Mais c'est là que le bât blesse aujourd'hui. Le titre de (psycho)thérapeute n'est pas protégé, ce qui signifie que toute personne qui le souhaite peut se présenter (en ligne) comme psychothérapeute. Cette situation est dangereuse car elle plonge les personnes ayant besoin d'aide dans le Far West des soins de santé mentale, où les personnes ayant un besoin urgent d'aide peuvent se tourner vers des prestataires de soins de santé non autorisés, voire nuisibles, sans aucune protection. Comme la loi sur les professions de la santé mentale ne reconnaît pas la psychothérapie comme un titre professionnel, mais la considère plutôt comme une forme de traitement, il est difficile pour les citoyens qui cherchent de l'aide de séparer le bon grain de l'ivraie.

Le FBPT demande donc une réécriture de la loi WUG, reconnaissant le titre de psychothérapeute. Cette loi devrait également permettre la création d'une commission indépendante chargée des accréditations, du contrôle de la qualité de la formation et de la formation continue, et qui jouerait le rôle d'ombudsman en cas de plaintes et d'infractions. Un tel système pourrait non seulement freiner les thérapies nocives, mais aussi permettre aux patients de trouver le bon prestataire de soins par les voies officielles. Ainsi, ils ne disparaîtraient plus dans le labyrinthe des fournisseurs en ligne sans aucune garantie.

La pratique de la psychothérapie est toutefois protégée : Depuis 2016, seuls les médecins, les psychologues cliniciens et les orthopédagogues cliniciens peuvent suivre des cours de psychothérapie. Le FBPT le dénonce également. Car une formation préalable de psychologue ou de psychiatre ne constitue pas une garantie exclusive d'être un bon thérapeute. La diversité croissante de la demande de soins exige également une diversité de l'offre. Les professionnels tels que les travailleurs sociaux et les conseillers psychologiques sont souvent proches de la vie des patients et constituent un complément important à une équipe multidisciplinaire. Cependant, la législation actuelle empêche une offre de soins large et adaptée.

Ne rien faire est dangereux. Car les listes d'attente ne cessent de s'allonger et les médecins généralistes sont débordés : jusqu'à 30 % de leurs consultations concernent des soins psychologiques. Il est temps d'agir. Chaque Belge doit pouvoir bénéficier d'une aide qualitative et adaptée. Cela n'est possible que si le titre de psychothérapeute est officiellement reconnu, s'il existe des critères de qualité clairs et une commission responsable, et si les patients ont accès au bon prestataire de soins via une plateforme reconnue.

C'est pourquoi nous préconisons un dialogue ouvert et constructif avec tous les acteurs des soins de santé mentale. Ce n'est qu'ainsi, avec tous les experts autour de la table, que nous pourrons construire un système de soins qui réponde réellement aux besoins de la société. Ensemble, nous devons garantir la sécurité des patients et la qualité des soins de santé mentale aujourd'hui.

*** traduit avec deepl ***